Les différences en matière de prières entre les différentes écoles juridiques islamiques

homme faisant la prière  selon les écoles juridiques islamiques de référence

L’islam, bien que basé sur des principes unifiés, comporte des écoles juridiques islamiques qui influencent les pratiques religieuses des musulmans. Parmi les aspects les plus essentiels de l’islam figure la prière (Salat), un pilier fondamental de la foi. Cet article explore quelques différences en matière de prières entre les différentes doctrines islamiques, en mettant en lumière les variations dans les pratiques et les interprétations.

Les principales écoles juridiques islamiques

Avant d’aborder les différences en matière de prières, il est crucial de comprendre les principales écoles juridiques islamiques. Les deux branches principales de l’islam sont le sunnisme et le chiisme. Le sunnisme est riche de quatre grandes écoles juridiques (madhab) : hanafite, malékite, chaféite et hanbalite. Le chiisme, quant à lui, comporte principalement deux écoles : les duodécimains (ou ithna ashari)  dont le jafarisme est l’école juridique prédominante et les ismaéliens.

Les similarités fondamentales entre les écoles juridiques musulmanes

Bien que tout le monde soit d’accord sur la direction de la prière vers la Qibla (la Kaaba à La Mecque), ainsi que sur les piliers de la prière, il y a tout de même des éléments spécifiques sur lesquels les écoles juridiques musulmanes ont divergé. Ces différences sont le résultat de diverses interprétations des textes religieux – le Coran et les Hadiths – et des opinions des savants qui ont fondé ou influencé ces écoles.

Quelles sont les heures de prières quotidiennes :

En Islam, les heures de prière sont déterminées par la position du soleil et varient tout au long de l’année en fonction de la géographie.

  1. Fajr (la prière de l’aube) : Cette prière est effectuée avant le lever du soleil. Le début du temps de Fajr est marqué par l’aube, qui est le moment où la première lumière apparaît à l’horizon et le temps de cette prière se termine au chourouq (lever du soleil).
  2. Dhuhr (la prière de midi) : Elle est réalisée après que le soleil a dépassé son zénith et commence à décliner. Le temps de Dhuhr commence peu après que le soleil ait atteint son point le plus haut dans le ciel le temps de cette prière s’étend jusqu’à l’arrivé de la prière suivante.
  3. Asr (la prière de l’après-midi) : Il y a deux opinions pour le début de l’Asr. Selon la majorité des écoles, elle commence lorsque l’ombre d’un objet est égale à sa hauteur. L’Asr doit être accomplie avant le coucher du soleil.
  4. Maghrib (la prière du coucher du soleil) : Cette prière est réalisée juste après le coucher du soleil. Le début du temps de Maghrib est marqué par la disparition complète du disque solaire à l’horizon et la fin de son temps est marqué par le début de la prière suivante.
  5. Isha (la prière du soir) : Le temps pour Isha commence lorsque le crépuscule rouge disparaît de l’ouest, ce qui signifie la fin du crépuscule et se poursuit jusqu’à peu avant l’aube.

Les heures de prière peuvent être calculées précisément à l’aide de calendriers de prières, d’applications mobiles, ou de sites web qui fournissent les heures de prières spécifiques pour chaque localité. Ces horaires ajustent les temps de prière en fonction des changements saisonniers et de la longitude.

Voici quelques différences des écoles juridiques dans la prière

Quelques différences notables entre les écoles sunnites dans la prière :

Les écoles sunnites, bien qu’unifiées dans leur croyance, présentent des variations dans les détails de la prière. Les écoles sunnites sont les écoles juridiques islamiques les plus suivies par à 90% de la communauté musulmane mondiale.

  1. École hanafite :
    • Dua du Qunut : Cette invocation spécifique n’est pas récitée pendant la prière de l’aube (Fajr) dans l’école hanafite.
    • Position des mains : Les hommes placent leurs mains sous le nombril pendant la position debout, tandis que les femmes les placent sur leur poitrine.
    • Récitation du guidée : La personne qu est derrière l’imam ne doit pas réciter derrière l’imam que la prière soit à voix basse ou à voix haute.
    • Mode de salutation (Tasleem) : Le Tasleem (salutation finale de la prière) en tournant la tête à droite, puis à gauche.
  2. École malékite :
    • Dua su Qunut : Cette invocation spécifique est récitée pendant la prière de l’aube (Fajr) avant le Ruku de la deuxième rakat et en silence
    • Position des mains : Les mains sont généralement laissées sur les côtés pendant la prière debout.
    • Récitation du guidée : Celui qui est derrière l’imam ne récite pas quand l’imam récite à voix haute
    • Mode de salutation (Tasleem) : LeTasleem (salutation finale de la prière) chez les malékites se en tournant la tête à droite uniquement.
  3. École chaféite :
    • Dua du Qunut : Cette invocation spécifique est récitée pendant la prière de l’aube (Fajr) par l’imam et à voix haute avant le sujud de la deuxième rakat.
    • Récitation du guidée : La personne qu est derrière l’imam doit réciter sa Fatiha à voix basse même dans le prières à voix haute
    • Position des mains : Les mains sont placées sur la poitrine au niveau du plexus.
    • Mode de salutation (Tasleem) : Le Tasleem se fait en tournant la tête à droite, puis à gauche.
  4. École hanbalite :
    • Dua Qunut : Chez les hanbalites, il n’y a pas de récitation de l’invocation du Qunoot dans la prière du matin.
    • Récitation du guidée : La personne qu est derrière l’imam doit réciter sa Fatiha à voix basse même dans le prières à voix haute
    • Position des mains : Les mains sont placées sur la poitrine au niveau du plexus.
    • Mode de salutation (Tasleem) : Les hanafites effectuent généralement le Tasleem (salutation finale de la prière) en tournant la tête à droite, puis à gauche.

Des différences dans la prière entre les écoles chiites :

Les pratiques chiites, bien que partageant la structure de base des prières sunnites, présentent des distinctions notables selon les écoles juridiques islamiques.

Nombre de prières quotidiennes :

  • Duodécimains : Ils observent les cinq prières quotidiennes séparées, comme les sunnites.
  • Ismaéliens : Ils regroupent les prières en trois sessions quotidiennes, combinant Zuhr avec Asr et Maghrib avec Isha.

Position des mains pendant la prière :

  • Duodécimains : Les bras sont laissés pendants le long du corps.
  • Ismaéliens : La même position générale, mais il peut y avoir des variations mineures en fonction des communautés.
  • Utilisation de la turba :
  • Duodécimains : Utilisent couramment une turba pour la prosternation durant la prière, ce qui signifie qu’ils touchent le front sur un morceau d’argile lors des prosternations. Ils considèrent qu’il faut se prosterner sur la terre pendant la prière. Beaucoup utilisent une petite tablette de terre de Karbala pour recevoir le front lors de la prosternation.
  • Ismaéliens : L’utilisation de la turba n’est pas aussi répandue ou nécessaire, et les pratiques peuvent varier considérablement.

Différences dans les rites funéraires et les prières de groupe

Les prières de groupe (Salat al-Jama’a) et les rites funéraires (Salat al-Janazah) montrent également des variations entre les différentes écoles.

  • Sunnites : La prière en groupe est valorisée, et les imams mènent les prières avec les fidèles alignés derrière eux. Les rites funéraires suivent une structure spécifique de quatre Takbir (Allahu Akbar) sans ruku et sans sujud.
  • Chiites : Comme pour les sunnites il es recommandé de faire la prière en groupe. Les rites funéraires incluent des invocations spécifiques pour le défunt et des prières pour les membres de la famille du Prophète que l’on ne retrouve pas dans la prière mortuaire sunnite.

Conclusion sur les différences juridiques dans les prières musulmanes

Les différences en matière de prières entre les différentes écoles juridiques islamiques illustrent la diversité dans la pensée et les pratiques musulmanes. Ces variations, bien que parfois subtiles, reflètent des interprétations distinctes et des traditions historiques propres à chaque école de pensée. Comprendre ces différences permet de mieux apprécier la pluralité de l’islam et de promouvoir une coexistence harmonieuse entre les diverses communautés musulmanes.

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