La Omra, souvent appelée le « petit pèlerinage », est une dévotion spirituelle que les musulmans peuvent entreprendre à tout moment de l’année, contrairement au Hajj qui a des dates spécifiques.
Ce rituel, bien que moins exigeant que le Hajj, conserve une profonde signification spirituelle et offre une occasion unique de renouvellement de la foi et de purification personnelle.
Se déroulant dans la ville sainte de La Mecque, la Omra comprend plusieurs rites précis, chacun symbolisant une facette de la foi et de la dévotion musulmanes.
Dans cet article, nous vous guiderons à travers les étapes essentielles de la Omra, en vous fournissant des conseils pratiques et des explications détaillées pour vous aider à accomplir ce pèlerinage avec piété et préparation adéquate.
Préparation pour la Omra :
La première étape cruciale de la Omra est la préparation, qui se divise en deux volets principaux : la préparation spirituelle et les préparatifs pratiques.
Sur le plan spirituel, le futur pèlerin doit commencer par purifier ses intentions, en se consacrant à l’adoration d’Allah et en se repentant pour les péchés passés. Il est recommandé d’augmenter la récitation du Coran, de multiplier les prières surérogatoires et de faire des invocations spécifiques pour se préparer mentalement et spirituellement au voyage.
Cette préparation vise à renforcer la foi et à se détacher des préoccupations mondaines, permettant ainsi au pèlerin d’entreprendre son voyage dans un état de dévotion totale.
D’autre part, les préparatifs pratiques ne sont pas moins importants. Ils comprennent l’organisation des aspects logistiques tels que l’obtention d’un visa pour l’Arabie Saoudite, la réservation des vols et des hébergements, et la planification du transport à La Mecque.
En prenant soin de tous ces détails, le pèlerin peut se concentrer pleinement sur l’aspect spirituel de la Omra une fois arrivé à destination.
S’arrêter au mîqât (lieu de la sacralisation) avant d’entrer en Ihram :
Les mawâqît (singulier : miqât) sont des points définis autour de La Mecque par le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui). Ils sont les limites que les pèlerins, ne doivent pas franchir sans être en état d’ihrâm. L’ihrâm est un état de sacralisation qui prépare les fidèles spirituellement et physiquement pour entrer dans les rites sacrés du pèlerinage.
Les mawâqît servent de stations préliminaires où les pèlerins doivent se préparer, en adoptant le vêtement spécifique de l’ihrâm et en se conformant aux prescriptions qui accompagnent cet état, telles que l’intention de réaliser le pèlerinage et l’abstinence de certaines actions quotidiennes.
Voici les cinq principaux mawâqît désignés pour différents groupes de fidèles, selon leur provenance géographique :
- Dhou-l-Houlayfa : Ce mîqât est destiné aux habitants de Médine. C’est le point de départ pour ceux qui viennent du nord en direction de La Mecque.
- Al-Jouhfa : Initialement le mîqât pour les habitants de la région du Châm, incluant la Syrie et d’autres pays proches. En raison de sa désolation actuelle, Rabigh est souvent utilisé comme alternative pratique.
- Qarn Al-Manâzil, maintenant appelé As-Sayl : Ce point est utilisé par les habitants de Najd, situé au centre de l’Arabie Saoudite.
- Yalamlam : Situé au sud, ce mîqât accueille les pèlerins venant du Yémen.
- Dhatou-l-3irq : Ce mîqât est le point de référence pour les fidèles venant de l’Iraq.
Établis par le Prophète [ﷺ], ces mawâqît ne sont pas simplement des frontières physiques mais des seuils spirituels que tous les pèlerins, qu’ils soient locaux ou étrangers, doivent respecter avant de procéder au Hajj ou à l’Umrah. Ils marquent un moment crucial de transition, où le fidèle se détache des attaches mondaines pour embrasser pleinement le spirituel.
L’Ihram :
L’étape de l’Ihram est cruciale dans le processus de la Omra, marquant le début du pèlerinage et l’entrée du croyant dans un état de sacralité. L’Ihram n’est pas seulement un vêtement, c’est également un état de purification spirituelle.
Pour les hommes, l’Ihram consiste à porter deux pièces de tissu blanc non cousu, un pour couvrir la partie inférieure du corps et l’autre pour la partie supérieure, tandis que les femmes continuent de porter leurs vêtements habituels mais doivent s’assurer que leur corps est couvert de manière appropriée, à l’exception du visage et des mains.
Avant d’entrer en état d’Ihram, il est recommandé de se couper les ongles, de retirer les poils indésirables, de faire la grande ablution (ghusl), de se parfumer (les hommes uniquement, car les femmes ne doivent pas utiliser de parfum attirant l’attention durant l’Ihram) et de réaliser deux unités de prière (rak’ahs), idéalement avec l’intention (niyyah) formulée pour la Omra.
Une fois vêtu de l’Ihram, le pèlerin doit s’abstenir de certains actes comme se couper les cheveux ou les ongles, se parfumer, se disputer ou s’engager dans des relations conjugales. Le respect scrupuleux de ces interdictions renforce la spiritualité du rituel, en soulignant la pureté, l’humilité et la dévotion exigées tout au long de ce voyage sacré.
Le Tawaf :
Le Tawaf est une étape cruciale et profondément symbolique de la Omra, consistant en sept circumambulations autour de la Kaaba, situé au cœur de la Masjid al-Haram à La Mecque.
Ce rituel commence au point noir marqué par la Pierre Noire (Hajar Aswad), où les pèlerins, si possible, touchent ou embrassent la pierre, ou simplement pointent vers elle en prononçant « Bismillah » et « Allahu Akbar » pour marquer le début de chaque circuit. Les fidèles marchent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, en gardant la Kaaba sur leur côté gauche.
Chaque tour du Tawaf est effectué avec une intention de dévotion, de prière et de méditation. Les trois premiers tours sont généralement accomplis à une allure plus rapide, symbolisant l’action et l’énergie, tandis que les quatre derniers sont effectués plus lentement, permettant une réflexion plus profonde.
Le Tawaf est non seulement un acte de piété mais aussi un rappel de l’unité et de l’égalité devant Dieu, tous les pèlerins étant vêtus de manière similaire et accomplissant les mêmes rites sans distinction de statut ou de richesse.
La Sa’i :
La quatrième étape de la Omra, le Sa’i, est un rituel émouvant qui consiste à marcher sept fois entre les collines de Safa et Marwah, situées à l’intérieur de la Masjid al-Haram à La Mecque.
Ce rituel symbolise la recherche désespérée d’eau d’Hajar, la mère d’Ismaël, pour son fils, une épreuve durant laquelle elle a parcouru à plusieurs reprises ces deux collines. Chaque aller-retour entre Safa et Marwah compte comme un « Shaut », et les pèlerins doivent compléter sept de ces trajets pour achever le Sa’i.
Le processus commence à Safa, où les pèlerins se dirigent vers le sommet de la colline, se tournent vers la Kaaba, lèvent les mains en signe de prière, et invoquent Allah avant de se diriger vers Marwah. La distance entre ces deux points est d’environ 450 mètres, et des marquages clairs aident les pèlerins à suivre le parcours correctement.
Pendant le Sa’i, il est recommandé de méditer sur la dépendance à Allah et la résilience face aux épreuves, en se rappelant la détresse et la foi inébranlable d’Hajar. Ce rite illustre la confiance totale en la providence divine, un principe central de la foi islamique.
La sortie d’ihram par le rasage ou coupe des cheveux :
La dernière étape de la Omra, le rasage ou la coupe des cheveux, est un rituel chargé de symbolisme dans le pèlerinage islamique. Après avoir accompli le Sa’i, les pèlerins procèdent à cette étape qui marque la purification et la renaissance spirituelle.
Pour les hommes, cela implique généralement de se raser complètement la tête, tandis que les femmes coupent une petite mèche de leurs cheveux, symbolisant ainsi leur soumission à Dieu et le renouveau de leur foi. Ce geste est vu comme un acte d’humilité et de renoncement aux vanités mondaines.
Il est important de noter que ce rituel doit être effectué dans un état de respect et de piété, car il représente la conclusion de la Omra et le moment où le pèlerin est libéré de l’état d’Ihram. La coupe des cheveux confirme l’achèvement du pèlerinage et permet aux fidèles de retourner à leur vie quotidienne, revigorés et spirituellement renouvelés.
Ce moment est souvent accompagné de sentiments de joie et de satisfaction spirituelle, reflétant la réussite d’un voyage de dévotion intense.
Conclusion :
Accomplir la Omra est une expérience spirituelle enrichissante et transformative pour tout musulman. En suivant les étapes du rituel chaque pèlerin marche sur les traces des figures les plus vénérées de l’islam, renforçant ainsi sa foi et son engagement envers les enseignements du Prophète Muhammad.
Au-delà de l’aspect rituel, la Omra offre une opportunité de réflexion personnelle, de purification spirituelle et de renforcement des liens communautaires. Que vous entreprenez ce voyage seul ou avec des proches, la Omra reste un pèlerinage qui marque l’esprit et le cœur, laissant une empreinte indélébile de paix intérieure et de dévotion.